Aujourd’hui, j’avais envie d’aborder une problématique récurrente chez la plupart d’entre nous : la prise de risque. Elle intervient à chaque choix, petit ou grand, que nous faisons. A ce moment-là, il y a une balance qui tente de se faire entre la nouvelle situation et ce que j’ai pu vivre de similaire (ou non). Entre ce que je « gagne » et ce que je « perds », le tout de manière complètement subjective.

Quel que soit le plan de notre vie qui soit concerné (professionnel, amoureux, familial, etc.), il s’agit d’une réaction qui nous force à regarder en nous pour se poser la question de la motivation et celle de l’origine du sentiment de danger. Ce sentiment de danger vient de ce qu’on appelle la peur de perdre.

Chaque embranchement est un choix avec un avant et un après, aussi minime soit-il. Pour chacun, le même processus se met en place parfois en pilote automatique sans que nous le réalisions pleinement.

La motivation

Qu’est-ce qui nous pousse à souhaiter ce changement ? Qu’est-ce qui nous dérange, nous manque ? Tant de questions pour finalement arriver à cet éternel « Qui suis-je ? ».

Car c’est bien de cela qu’il s’agit. De connaître nos besoins, ce qui nous fait vibrer, ce qui résonne en nous. J’entends parfois dire que quelqu’un est fait pour telle ou telle chose, qu’il/elle est passionné(e). Comme si la personne et l’activité ne faisaient qu’un. Se connaitre (co-naitre : naitre avec) est une forme de renaissance, c’est renouer avec le Moi à travers notre égo. Connaitre ses besoins c’est comprendre ce qui fait défaut et qui fait peur à notre égo. C’est comprendre de quoi il cherche tant à nous protéger : il est le négatif de qui nous sommes réellement.

Si vous prenez un peu de distance avec la décision, que vous prenez le temps de vous poser et d’écouter, peut-être constaterez-vous qu’une partie de vous n’est pas en danger. Cette partie ne risque rien, comme si elle était éternellement satisfaite, pleine de vie. Simplement joyeuse à la perspective d’une nouvelle expérience. Pour elle, il ne s’agit que d’un jeu, d’un cycle.

Celui qui a peur n’est autre que notre égo. Cette construction nécessaire qui n’a pour but que de se protéger et qui préfère ses problèmes actuels à l’inconnu. L’égo n’est toutefois pas un adversaire, on peut le voir comme un outil. C’est lui qui intervient pour comprendre, mettre en œuvre une stratégie pour « avancer dans la vie ». C’est le garde-fou. Quand on parle de « se dépasser » c’est d’ailleurs d’aller au-delà des limites de notre égo, de sortir de notre zone de confort.

Il convient de l’écouter mais pas de le suivre aveuglément (même s’il crie dans tous les sens !). La justesse entre ce que nous dit notre ressenti/intuition et notre égo est une pratique des plus enrichissante. C’est déconstruire nos réactions pour finalement agir de manière juste.

La peur de perdre

Un peu plus tôt, j’ai parlé de réaction à propos du sentiment de danger. Cette peur de perdre est parfois tellement importante que l’on s’accroche à tout ce que l’on peut sans même savoir pourquoi. C’est le grain de sable dans les rouages de notre renaissance perpétuelle. Ce qui bloque la mort d’un comportement ou d’une croyance devenue obsolète.

En effet, elle vient en réponse à la perspective du changement. Cette réaction prend son origine chez notre égo qui puise dans l’aire commune d’intégration, zone du cerveau postérieure dans laquelle nos expériences sont stockées comme points de référence. C’est cette zone qui est responsable de notre réaction émotionnelle à une situation donnée.

A contrario, la zone à l’avant du crâne (Aire de la pensée associative commune) est responsable pour l’assimilation de la situation actuelle, sans aucun filtre. C’est pour cela par exemple que le fameux « Eureka » est si souvent lié à une tape sur front.

Un bon exercice pour calmer le jeu quand le petit vélo mouline trop dans la tête est de placer une main sur le front, et l’autre à l’arrière de la tête. Outre le côté réconfortant que cela peut avoir, il s’agit principalement de faire communiquer ces deux zones. Les touchers vont mettre en relation les deux régions via les afflux sanguins ce qui évite de rester coincé dans nos expériences passées.

Si vous le souhaitez, essayez de creuser pour connaitre l’origine de tout cela. Allez chercher la racine de cette peur. Comprendre ce qui se joue réellement…

Si on creuse assez loin, vous pourrez apercevoir la peur de mourir. Cette peur tétanisante que l’on évite à tout prix. Mais ne vous leurrez pas, si la peur vient de notre égo, c’est bien de sa mort qu’il s’agit. Imaginez un instant que l’on accepte la réalité telle qu’elle est, que l’on accueille la Vie pour ce qu’elle est et non pour ce que nous avons vécu. A ce moment précis, l’égo disparaît (mais ne vous inquiétez pas, il reviendra !) car il n’a plus de rôle, plus de raison d’être.

Finalement, en se libérant de cette peur, nous pouvons rétablir un mouvement, un élan de vie. Qu’est-ce qu’un choix, sinon une mise en mouvement ?

Si la peur de la mort n’empêche pas la mort, elle empêche au contraire de vivre !